Née au bord de la mer
Marie Le Franc naît le 4 octobre 1879, dans la caserne de douaniers de Banastère, commune de Sarzeau dans le Morbihan… face à la mer. À deux ans, elle est confiée à ses grands-parents maternels, à quelques pas de la caserne, à Pencadénic. Tandis que sa grand-mère lui apprend à lire dans un livre de messe en latin, le grand-père Yvon développe son imaginaire par les contes. Marie s’imprègne de la nature en suivant son aïeul dans son champ et dans son parc à huîtres : elle y capte la mer par tous ses sens et l’explore en liberté…
Écolière et institutrice bretonne
À sept ans, elle rejoint ses parents à Sarzeau pour aller à l’école des sœurs. En 1895, elle entre à l’École Normale de Vannes pour trois ans. Sa carrière d’institutrice, qu’elle souhaitait accomplir à Madagascar ou en Indochine, l’emmène à Vannes et les communes alentours. Pendant ces sept ans, elle écrit des poèmes qu’elle publie dans des revues locales. Son dernier poste en classe unique dans une Bretagne en pleine laïcisation de l’enseignement est difficile.
Canadienne
Son désir d’ailleurs la décide à partir pour le Canada en janvier 1906. Elle y gagne sa vie en écrivant des récits et nouvelles dans des journaux, en donnant des leçons particulières de français, puis enseigne le français dans des collèges de jeunes filles. Elle vit la Première Guerre mondiale loin des siens. En 1920 et 1923, elle publie deux recueils de poésie, dont le premier est dédié à ses deux jeunes frères morts au champ d’honneur. Pour son premier roman, « Grand Louis l’Innocent », elle obtient le Prix Femina en 1927. Au Canada, elle découvre les grands espaces de forêts et de lacs. Ses succès d’écrivain se confirment avec la parution d’un deuxième roman en 1928. Après plus de vingt ans passés au Canada et seulement quatre étés passés en France en famille, le décès de son père et d’un de ses frères la rappelle en France, près de sa mère.
Entre deux rives
Fin 1929, débute une vie d’écriture émaillée de séjours au Canada. De 1930 à 1938, six romans se succèdent ainsi qu’un essai et deux recueils de nouvelles. Ils sont nourris de sa passion pour la forêt canadienne ; ils narrent la vie des colons au Canada ou des îliennes d’Ouessant ; ils content des souvenirs bretons ou des moments de vie à Montréal. En 1935, elle est nommée chevalier de la Légion d’honneur. Elle vit la Seconde Guerre mondiale à Sarzeau, où elle s’occupe beaucoup des réfugiés. Après-guerre, elle séjourne au Canada pendant trois ans. Elle publie à nouveau deux recueils de nouvelles et un roman.
Hôte du Château du Val
À partir de 1951, sa santé décline ; elle passe alors les hivers au Château du Val, maison de retraite de la Légion d’honneur, à Saint-Germain-en-Laye. Elle publie un dernier roman, puis en 1959 un livre autobiographique, « Enfance marine ». Elle retourne au Canada pour deux séjours plus courts. Pour ses 78 ans, elle passe seule quelques heures dans la forêt canadienne, pour un ultime adieu au « pays cher à son cœur ». Elle immortalisera ce moment dans une dernière nouvelle, « Anniversaire d’octobre », publiée en 1963. A partir de fin 1960, elle devient hôte permanent au Château du Val, revenant seulement quelques mois à Sarzeau l’été.
Elle décède à Saint-Germain-en-Laye le 29 décembre 1964.
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